Aujourd’hui, Claude Henrion, qui est l’un des auteurs de Lettropolis, (France, agir ou périr ?) écrit aussi sur Tumblr. Il nous a donné l’autorisation de reproduire ses articles sur le blog de Lettropolis. Pour débuter l’année, en voici un dont le style et le fond forment une ode à la France. Quoi de mieux pour débuter l’année 2014, qui risque fort d’être fertile en événements stériles ?
La France, tout simplement.
J’aime la France plus qu’il ne m’est possible de le dire : sa langue, sa culture, son histoire, ses réussites et même ses échecs, ici ou là (un peu moins fort, peut-être). J’aime ses architectures traditionnelles, son climat, ses campagnes, ses accents régionaux si menacés, ses mers et ses montagnes, ses plaines et ses lacs, son unité dans la diversité, ses traditions, ses clochers graciles et ses cathédrales puissantes, les milliers de petits calvaires perdus au creux des chemins, témoins émouvants de la foi de nos ancêtres, son histoire… et ses habitants, avec tous leurs défauts … tout, vous dis-je ! J’aime ce que fut, ce qu’est MA France, admirée et respectée, car admirable et respectable.
Tout ce que chacun d’entre nous peut penser ne peut s’exprimer que parce que nous partageons cette langue merveilleuse que l’on nous a enseignée, avec et dans un système bien défini et bien précis de références et de valeurs structurées. Chacun de nous n’est que le produit de tout ce qui vient d’elle : idées, réflexes, opinions, pensées, jugements, musiques, sens esthétique, penchants, culture, nos goûts culinaires et même notre goût parfois exagéré pour la critique…
C’est cette certitude calme que j’appelle mon patriotisme, avec tout ce que ce mot comporte de bon et de beau a mes yeux. Et de moins bon, paraît-il, si l’on en croit ces gens qui se sentent intelligents parce qu’ils disent tous la même chose au même moment, entre eux.
“Attaché à ma patrie par une tradition familiale déjà longue, nourri de son héritage spirituel et de son histoire, incapable en vérité d’en concevoir une autre ou je puisse respirer a l’aise, je l’ai beaucoup aimée et servie de toutes mes forces”.
C’est de Marc Bloch, encore, toujours, jamais assez. Dans une lettre a ses parents, il ajoutait :
“Vous m’avez appris à mettre certaines choses au dessus de la vie même”, écrivant ces mots pendant les drames sans nom de la guerre… où, seulement parce qu’il s’appelait Bloch, il devait quitter cette vie moins valable à ses yeux que son amour pour sa Patrie… fidèle perinde ac cadaver, comme disait Ignace de Loyola (comme pourrait le faire un cadavre). Prémonition ?
Le très républicain Ernest Lavisse lui avait ouvert la voie, dans la préface de son Histoire de France : Tu dois aimer la France parce que la nature l’a faite belle, et parce que son histoire l’a faite grande”…
Comme les modes changent ! Et comme j’ai honte des fausses pudeurs et des repentances convenues actuelles, si artificielles, si réinventées, si perverses et si nocives, en réalité, et si déconnectées de toute vérité autre que de l’ordre du législatif – que, en bon républicain, je n’oserai pas qualifier de partisan…
Mais puisqu’il y a tant à reconquérir… allons-y ! « N’ayez pas peur », recommandait Jean-Paul II… Tout est ouvert; le futur reste à inventer.
Aujourd’hui, j’avais envie de partager tout ça…
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