VALÉRIE TRIERWEILER : REMERCIÉE DE LITTÉRATURE

Le président et son ex

Le président et son ex

Sauf coupure totale de courant, il doit être su au fond des chaumières que Valérie Trierweiler, qui occupait autrefois les écrans de télé, fait paraître un livre qui fait, dit-on, trembler les hautes sphères.

Un ami qui me voulait du bien me l’a envoyé. Je l’ai donc lu… professionnellement. Ce que j’en pense plus personnellement, vous le lirez ailleurs. Je reprends ici le point de vue éditorial de la forme.

L’histoire est somme toute banale. Une séparation qui tourne à l’aigre, une ex et une peut-être future qui jouent les trouble-fêtes. Du mauvais théâtre téléphoné. Mais au lieu de s’envoyer l’eau de vaisselle à la figure, façon populo, on mobilise le ban et l’arrière-ban des médias, des « élites ».

L’écriture est plate, uniforme, sèche. Quelques clichés de goût moyen tentent de racheter le tout. Qu’elle se veuille procès-verbal, ou relation personnalisée, elle manque l’un ou l’autre de ses buts. Cela sonne ou faux, ou incomplet. En tout cas, bâclé.

Rajoutons-y les fautes de grammaire majuscules et répétées dont le modèle est : « Je ne comprends pas ce qu’il se passe » alors que la correction grammaticale voudrait : Je ne comprends pas ce qui se passe. Après huit de ces formules à la platitude désespérante, on comprend que cela ne passe pas !

Rajoutons la typographie aléatoire. Le mot président ne prend pas de P majuscule (fût-il président de la République) sauf si on s’adresse à sa personne. À l’inverse on écrit : le Premier ministre. C’est ainsi en bonne typographie. Les premières lignes de paragraphe doivent être en retrait, et autres. Ici, oublions-les !

Le citoyen lambda peut se passer de cette connaissance. Pour la journaliste spécialisée en politique, c’est plus léger, et doublement léger si l’on considère qu’elle est chargée de chroniques littéraires dans un grand hebdomadaire. Il serait doublement mal venu de se décharger de cela sur l’éditeur. Ou alors, à quoi sert le « bon à tirer » ?

Passons sur ses idées. Chacun les connaît et on reste encore plus ou moins libre de ne pas les partager. Je ne m’en cache pas par ailleurs. Mais je reprends ici la défense de la littérature.

Qu’un livre pareil soit tiré à 200 000 exemplaires montre l’abaissement général du système (littéraire et autre). Ces 200 000 exemplaires serviront bien sûr à renflouer les caisses de la pauvre dame. Surtout, ils étoufferont de nombreux auteurs qui ne sont pas fils d’archevêques, barons en place, copains de coquins, coquines de copines et autres personnages bien en cour. Ils occuperont la place de textes de bien meilleur calibre, politiques ou autres. Ils investiront la pensée des lecteurs, renforcés en cela par des « communicants » bien payés.

Si Mme Trierweiler s’était présentée à Lettropolis avec son « ours », elle aurait eu droit à des relectures, conseils, améliorations, corrections. Elle aurait publié un bon texte car Lettropolis est une édition indépendante qui recherche la qualité d’abord.

Évidemment, elle n’aurait pas eu 100 000 euros d’à valoir. Mais, si le véritable intérêt de la publication est ailleurs (faire un coup de billard plaqué or à mutiples bandes) oublions que c’est un livre et considérons-le comme une vengeance et une quête qui rapporte déjà. Cosette a trouvé le filon et Marius n’a qu’à bien se tenir pour avoir fait le mariole.

Pour une lecture touchant plus au fond, voir sur Nouvelles de France.

Cet article est dans la catégorie 2 La littérature s'interroge, Lettropolis transmet. Disponible sous permalien.

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