LA GRAMMAIRE NATIONALE ET SES PETITS APPENDICES
On cite souvent « le Bescherelle » en se référant à quelques mémentos de conjugaison ou d’autres partitions de la grammaire. Ces ouvrages colorés paraissent neufs, sinon contemporains.
Ils le sont, certes, par leur apparence, mais leur contemporanéité ressort surtout de l’ensemble des travaux des deux auteurs éponymes, à savoir les frères Louis-Nicolas (1802-1883) et Henri-Honoré 1804-1887) Bescherelle, respectivement dits aîné et jeune.
Outre les petits manuels – maintenant plus que centenaires – ils publièrent aussi une Grammaire Nationale, plusieurs fois rééditée.
COMPRENDRE LA GRAMMAIRE NATIONALE
La pensée et les œuvres des Bescherelle s’inscrivent dans une méthode qui veut rompre avec l’énumération sèche, imposée et normalisante à l’extrême. Ainsi, pour la comprendre, il ne faut pas se contenter des manuels de conjugaison et de leurs équivalents, mais bien en venir à la Grammaire nationale.
La reproduction de la page de grand-titre en est le programme. Et si ce dernier doit faire frémir les responsables de notre éducation « nationale », tant pis, ou tant mieux. À chaque lecteur de décider quelle œuvre est plus nationale, plus représentative que l’autre.
Pour la commodité, j’ai recopié les éléments de l’image ci-dessus, extraite de Gallica, correspondant à l’édition de 1852, et marquée du cachet de la librairie Joseph Gibert (on est bibliothèque nationale ou on ne l’est pas !)
LA GRAMMAIRE NATIONALE : GRAND-TITRE
GRAMMAIRE NATIONALE,
ou
grammaire de Voltaire, de Racine, de Bossuet, de Fénelon de J.- J. Rousseau, de Buffon, de Bernardin de Saint-Pierre, de Chateaubriand, de Casimir Delavigne, et de tous les écrivains les plus distingués de la France ;
Renfermant plus de
CENT MILLE EXEMPLES
Qui servent à fonder les règles, et forment comme une espèce de panorama
où se déroule notre langue,
telle que la Nation l’a faite, telle qu’elle doit la parler.
OUVRAGE ÉMINEMMENT CLASSIQUE,
Destiné à dévoiler le mécanisme et le génie de la langue française,
Par M. BESCHERELLE aîné,
de la Bibliothèque du Louvre, membre de la Société française de statistique universelle,
de la Société grammaticale de Paris, auteur du Dictionnaire national,
Et MM. BESCHERELLE jeune et LITAIS DE GAUX.
Cinquième édition
précédée d’une introduction
par M. PHILARÈTE CHASLES
Dans un état libre, c’est une obligation pour tous les citoyens de connaître leur propre langue, de savoir la parler et l’écrire correctement. La carrière des emplois est ouverte à tous : qui sait ce que la fortune réserve au plus humble des membres de la grande famille ?… La base de la connaissance de toute langue est la grammaire… et en fait de grammaire, ce sont les bons écrivains qui font autorité. (Tissot)
(À suivre…)
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