La direction

BIOGRAPHIES

Christine HENNIQUEAU-MARY Drapeau France

Photo de Christine Henniqueau-Mary

Peut-on vraiment comprendre pourquoi subsistent pour toujours dans sa mémoire avec une telle vivacité ces moments éblouissants où un enfant qui ne sait pas lire écoute celui qui lit pour lui ? Mais comprendre importe peu. Seul compte le bonheur d’avoir été un tel enfant.

J’ai eu ce bonheur fécond.

Je peux même dire que passer d’auditrice à lectrice ne fut pas simple : la voix manquait aux mots. C’est ainsi que, lisant, je gardai longtemps l’habitude de faire résonner dans ma conscience la voix de ma sœur aînée, qui avec le zèle et le plaisir de l’acteur pénétré des paroles d’un autre, donnait la vie à des caractères tracés sur du papier.

J’ai tout fait pour perpétuer cette magie. J’ai confié mes attentes à des enseignants magnifiques qui m’ont révélé le travail des mots, les profondeurs secrètes d’un esprit quêteur de sens. J’ai exigé de ma pensée des victoires que je ne soupçonnais pas lui être même possibles, puis j’ai voulu les partager avec tous les jeunes esprits qui m’étaient confiés, inventant une forme d’accompagnement destinée à les relier aux grands textes. *Et comme une évidence, j’ai très vite rempli des feuilles volantes, des carnets, des cahiers, et ces dernières années, des pages d’écran, triomphant de mes préjugés contre la technique moderne !

Vous comprendrez donc que tout naturellement je voulus vivre aussi en Lettropolis, et que, là, je vous attends !

* Mon livre L’Enfant qui voulait penser, aux éditions Fabert, rend compte de cet accompagnement.

Pierre-François GHISONI Drapeau France

Photo de Pierre-François GHISONI

Il y a bien longtemps, dans un autre pays, dans un autre monde, je reçus une petite somme d’argent de poche. Sous les arcades, propices aux promenades vespérales, j’entrai chez un marchand de livres d’occasion. J’en ressortis avec un ouvrage consacré à l’Art international contemporain. (l’adjectif contemporain avait un tout autre sens, je vous l’ai dit, c’était un autre monde).

Aux fêtes, aux anniversaires, à quiconque souhaitait me faire plaisir, ma réponse était immuable: un livre. La bibliothèque grandissait.

Quelques années plus tard, reçu à l’Internat des Hôpitaux de Paris, je mangeai le pain blanc de la médecine. Ce monde-là a disparu, lui aussi, bien plus prosaïquement.

Alors, place au nouveau monde: celui qui rejoint mon amour littéraire jamais démenti, mes pratiques qui m’ont amené à remuer la pâte humaine, en médecine comme en écriture. Place à l’art comme ferment pour que lève le pain de la vie. Place à ceux qui partagent cette profession de foi et acceptent la belle part d’Internet pour y semer leur grain.

Viendra un temps d’écrire sur une pierre, et au-delà: nul ne sait jamais jusqu’où poursuivre l’essentiel, mais on en sent toujours la nécessité.

Poursuivons…

Jean-Pierre COUDRET Drapeau France

Photo de Jean-Pierre COUDRET

Je suis loin des mots, et mes maux à moi ne s’écrivent pas, ils se ressentent dans le silence, ils se subliment par la pensée.

Que la police ne m’interpelle pas plus que nécessaire, qu’elle me laisse vivre pleinement ces moments où s’écrivent et se conjuguent l’émotion, source de plaisirs, source de vie.

L’imaginaire a guidé les rêves de mon enfance. Il a construit en moi la certitude d’un avenir bâti sur un passé, somme de présents. Aujourd’hui il s’écrit par l’image pour que perdure en moi la vision onirique que j’aime ressentir au-delà de ce que la vue pourra jamais m’offrir.

Ainsi la vie, ma vie… offre au jour le jour ses pétales de roses à mes iris qui s’illuminent au rythme incessant de ce cœur qui bat pour moi et en moi.

Oh! Magique miroir, quand la lumière baisse et que la profondeur de champ se réduit,  magnifiant la source de l’émotion native, et qu’en retour celle-ci illumine notre vision, créant cette profondeur indispensable, éclairage parfait de notre existence.

J’aime laisser mon cœur regarder quand mes yeux photographient ce monde que tout mon être cherche à comprendre pour mieux capter cet instant.

Mais ici, nul besoin de se montrer pour être vu puisque l’ombre donne du relief à l’existence même de l’immatérielle réalité retranchée dans sa plus simple expression basique et bipolaire.

Quand Lettropolis a frappé à ma porte, je me suis mis à imaginer ce monde où les mots s’associent à mon silence pour le plaisir de chacun et de tous.

Qu’il vous offre le plaisir de ces rêves partagés.

Les commentaires sont clos