LA RÉFORM DE L’ORTOGRAF : EL A OZÉ

ameliepipeau

En écrivant le titre de cet article sous cette forme absurde, je souligne l’incompétence du ministre, de ses stipendiés, de ses séides. Ils s’arrêtent en si bon chemin ! Retirer quelques pierres du monument, et n’oser ni l’abattre, ni en vanter la beauté… Décidément, Mme NVB, aussi mauvais maçon que mauvais défenseur, en un poste où de belles qualités eussent dû concilier ces deux solides disciplines, croit, par son sourire artificiel, masquer ses intentions profondes.

Nous pourrions aligner toutes les raisons pour et par lesquelles les arguties de cette « orthographobie » ne tiennent pas. Ce serait tomber dans le piège de la discussion sans fin, le « brouillonnement » de la plus médiocre médiacratie, et la lassitude par laquelle ceux qui osent tout finissent par frayer leur chemin malgré l’honnête défense de l’intelligence.

Il s’agit aussi de ne pas tomber dans une illusoire et cadavérique rigidité par laquelle on croirait s’opposer aux multiples splendeurs de la vie. La langue française se doit de rester vivante, aussi souple que ferme, source de pensée et d’action, émergence timide, ru serpentin, calme rivière, fleuve de majesté ou torrent de montagne, intermédiaire obligé entre l’imagination des pluies et le splendide épanouissement des sept mers. Elle peut être rabelaisienne, racinienne, célinienne. Elle peut être verte, de cet argot qui s’épand en art gothique des mauvais garçons, elle peut être gauloise (ah ! le vilain péché en ces temps), elle peut jurer (au double sens du terme), claquer (sur quelles joues ?), elle peut prier, insulter, rire, mépriser, jouer sur les sens, les sons, inventer et se plier à toutes les fantaisies et nécessités de la vie intellectuelle que nous nous devons de transmettre.

La langue française doit être offerte dans sa richesse, sa spécificité, et même sa complexité au plus grand nombre. Cette complexité a atteint un juste équilibre entre la nécessité des formes et l’indépendance de la pensée dont elle soutient la créativité. C’est son génie. Elle ne doit pas être guillotinée par la pensée ubuesque et méprisante de ceux qui, une fois de plus veulent créer « leur » homme nouveau, mi-esclave mi-robot, privé de la communion de la pensée, noyé en une masse taillable et corvéable à merci.

La langue française ne doit pas devenir la mer d’Aral d’un funeste ensablement bureaucratique et idéologique.

Il s’agit donc d’agir simplement. Lettropolis, outil de défense de la belle langue française – dans tous ses états – refusera tout texte qui voudra y imposer cette réforme.

(PS : illustration due à l’aimable collaboration involontaire de http://www.tasraisonbrenda.fr)

 

Cet article est dans la catégorie 2 La littérature s'interroge, 3 Lettropolis s'explique, Lettropolis transmet. Disponible sous permalien.

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