Fiches de lecture du livre numérique : CAHIERS D'ATELIER

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Nombre de pages : 692

Format(s) : Format PDFISBN n° 978-2-36708-051-2 (pdf).
Le présent ensemble de textes est devenu possible suite à deux ou trois interventions du hasard, si c'était le hasard.

Dans le silence parfois trop prolongé de l'atelier, j'avais pris l'habitude de noter diverses sensations, idées, le plus souvent des mouvements d'humeur ou coups de sang, sans aucune règle, sans but, ni ordre préétabli, sans discipline ni idée préconçue. Juste pour m'en débarrasser. Cela soulage parfois. Pas toujours...

Je n'avais jamais été capable de tenir un journal avec la rigueur qui s'impose, avec la régularité qui caractérise le travail des mémorialistes, car je n'avais jamais envisagé de publier de mémoires, ni les textes qui suivent ici, exception faite pour un très petit nombre qui vit le jour dans le catalogue de mon exposition à la Galerie des Maîtres Contemporains d'Aix-en-Provence en 1976.
Se sont accumulé ainsi quelques cahiers et feuilles disparates, résultat de mes enthousiasmes plus ou moins justifiés, de mes mauvaises humeurs tout aussi aléatoires, pendant la période qui a suivi mon arrivée à Paris en novembre 1965, étant venu en tant que l'un des représentants de la Roumanie à la Biennale des jeunes artistes. Bien plus tard, en 1977 si mes souvenirs sont bons, pendant l'une de mes crises, dont je marque l'existence dans les textes qui suivent, j'ai détruit presque l'intégralité de ces écrits et quelques toiles. Ne sont restés que ceux publiés déjà dans le catalogue d'Aix et encore quelques autres égarés dans les recoins et le désordre de l'atelier ; après quoi, je n'ai ni peint ni écrit un bon bout de temps.

Les mauvaises habitudes sont coriaces, elles reviennent au galop des années, et j'accumulai à nouveau toiles peintes et feuilles écrites... mais enfermées dans des cartons pendant au moins une vingtaine d'années.
Le premier des hasards se produisit en fin d'année 2010. Recevant la visite d'un ami de longue date, Basarab Nicolescu, auteur, entre autres, des Théorèmes poétiques, la discussion se prolongeant, il en vint à s'enquérir de l'état de mes anciennes notes. De fil en aiguille il m’encourage à les revoir, à les remettre en forme si nécessaire. Le lendemain je les cherche, et me trouve devant une masse d’écrits pour lesquels s'imposait un toilettage intégral.

Se relire après un quart de siècle est une drôle de sensation, une épreuve aussi, une expérience à double tranchant, qui nous oblige à juger certains passages assez acceptables pour mériter une rédaction améliorée, et d'autres qui poussent vers l’abandon de la tâche. Encore et toujours, le mouvement du balancier. Piqué au jeu, et probablement inconscient, j'ai remis en état une centaine de pages, mais avec quels doutes ! Puis, je les ai envoyées à mon ami... qui m’encouragea encore plus fortement à continuer. Donc j’ai continué.

Peu après, un autre ami, Georges Clément, me demanda mon accord pour que l’une de mes toiles, La Montagne immergée, soit publiée en couverture de son recueil de poèmes intitulé Par la face nord.

Hasard ou non ? Car trois de mes toiles avaient déjà servi de couvertures à ses recueils de poèmes, sur papier.
Cette fois-ci, on peut parler une seconde fois du hasard puisque c’est le premier de ses recueils à faire l’objet d’une édition numérique. Et c’est ainsi que le volume sur papier avec sa couverture, arrive sur la table d’un éditeur numérique, Pierre-François Ghisoni chez Lettropolis. La couverture attire (je suppose) son attention, il cherche à en savoir plus, découvre mon site avec les peintures, la bibliographie et les quelques textes que j’avais repris de ceux qui furent publiés dans le catalogue d’Aix. C’est ainsi qu’est née l’idée de faire cette édition OLNI® contenant peintures et écrits. Qu’il ait eu cette idée, n’est certainement pas le fruit du hasard. Cela tient à la finesse d’un déclic. Mais c’est encore une fois le hasard (le troisième) qui conjugua le moment où il a eu l’idée, et celui où, de mon côté, j’avais « les écrits » remis en état, « prêts à l’emploi ». Il me restait juste un certain nombre de pages qui étaient encore à revoir.
En arrivant vers la fin de la rédaction, je me suis rendu compte, assez étonné, que la plupart de ces textes disparates disposés dans un ordre qui ne correspondait pas forcément aux dates où ils furent écrits formaient un tout cohérent que j'ai appelé « Solde de tout compte ».

Une sélection faite en fonction de leur appartenance à la sphère professionnelle, celle qui relie la peinture et tout ce qui la détermine, donne le présent ensemble sous le titre Cahiers d’atelier. La chronologie en est suffisamment précise, ou sinon replacée selon les souvenirs approximatifs de la période de leur « mise au monde ».

Dans l’ensemble il s’agit d’observations, d’opinions du moment, de réflexions sur le métier de peintre, sur la vie en général, sur les moyens de survie en tant qu’être humain, mes sentiments envers des dits et des faits qui m’ont profondément choqué ou enchanté, les pressions psychologiques subies d’un peu partout, parfois venues de moi-même, une sorte de patchwork donc, ou bien salade orientale si on veut, où l’on met un peu de tout. Toutes sortes de choses qui peuvent venir à l’esprit dans un atelier de peintre, entre la solitude inhérente, spécifique au métier et le « désœuvrement » aux périodes difficiles.

Il n’y a pas d’inventions ; il n’y a que des interprétations subjectives d’événements réels, d'affirmations indubitables, de prises de positions dites ou écrites. Et comme tous les éléments de l’ensemble font partie de mon bagage personnel, de mon patrimoine individuel, ils sont en même temps des éléments évidents d’autobiographie, puisque les pensées et les sentiments naissent de faits concrets ou les reflètent. Parfois l’effet psychologique que l’on a à gérer, est plus important que l’action qui l’a déterminé ; il peut arriver à être disproportionné. Mais il compte. Je pense qu’en lisant les textes qui suivent, on peut apprendre plus de choses sur celui qui les a écrits que d’un chapelet de données biographiques.


Victor Cupsa

 

 

 

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