“1984”…
Je m’étais promis de ne pas parler de la réforme de l’orthographe : de nombreux défenseurs de notre patrimoine se sont attelés à cette noble tache avec un talent que je n’aurai jamais ! Mais les dégâts que va entraîner cette mesure aberrante vont être immenses, à la mesure de la nullité intellectuelle et culturelle des princes qui ont la prétention de nous gouverner, dans une confusion permanente entre “gouverner” et “saccager légalement” ! Se taire n’est plus possible, devant les assauts d’un “novlangue” si proche de ce que décrivait George Orwell dans “1984”.
LES VIEUX CHEVAUX DE RETOUR METTENT L’ORTHOGRAPHE À LA RÉFORME
Chacun des coups de griffe que la gauche (qui est encore plus virulente dès qu’elle revient au pouvoir) inflige à ce beau rêve que fut “la France”, camoufle une volonté entêtée de détruire notre passé, donc notre futur, il faut s’en rendre compte. La finalité de ce cauchemar est le remplacement d’un univers qui se définissait par la priorité donnée à l’individu, par le rêve fou des constructivistes de tout poil : un peuple de citoyens dociles. Leur “homme nouveau” ne serait plus qu’un animal (puisque sans âme) “social” (c’est-à-dire dépendant à 100 % de l’État) : en exagérant à peine, une société de fourmis ou d’abeilles est plus proche du rêve des socialistes-canal-historique que les autres espoirs de l’humanité, de l’antiquité gréco-latine aux XVIIe ou XVIIIe siècles, et, bien entendu, que l’idéal chrétien (pour eux, abomination de la désolation, puisqu’on sait qu’il marche !).
C’est un plan à très long terme qui se réalise progressivement, sous les yeux myopes de soi-disant opposants qui ne s’opposent, en fait, que sur quelques sous-chapitres de nature économique, mais qui ferment les yeux sur la destruction de tout ce qui a existé avant les idéologies mortifères qui rongent notre civilisation. Au lieu de rechercher l’origine de ces maux, une “droite” nominale se focalise sur ce qui n’est, au fond, qu’accessoire, subsidiaire et secondaire : on prétend ‘’soigner’’ impôts, chômage, libéralisme, protection “sociale”… c’est-à-dire la partie visible de l’iceberg, ces conséquences nièmes du mal. Mais on néglige la cause qui a entraîné tous ces effets : la structure d’une civilisation, ses dieux, ses traditions… En se concentrant sur leurs manifestations les plus évidentes, on laisse donc se déployer les pathologies les plus graves. On sacrifie le principal à l’anecdotique et le fondamental au superficiel. Bien au delà de nos revenus ou de nos retraites (importants… mais relativement moins que les causes responsables de leur faiblesse !), ce qui est en jeu, ce sont nos conditions de vie, notre liberté, notre individualité, notre joie de vivre, et le futur de nos enfants et petits-enfants.
Le vrai “modèle français”, ce n’est pas la “Sec Soc’’, mais le bonheur tous azimuts des citoyens… ce qui n’est tout de même pas la même chose !
L’ORTHOGRAPHE : UN LIEN SOCIAL INSUPPORTABLE !
L’intention saute aux yeux, qui relie la disparition programmée de l’Histoire de France (entre temps mensongèrement réécrite) à l’abandon des langues dites mortes et à cette destruction imbécile de l’orthographe que personne n’a vu venir : toutes ces dégradations, inutiles et perverses, sont gravement nuisibles en elles-mêmes et dans ce que cache l’urgence à les mettre en œuvre (”Vite, avant la débâcle prévisible en 2017, faisons le maximum de dégâts : il en restera toujours quelque chose !“. N’oublions pas la leçon lénino-staliniste : Il faut créer l’irréparable.
Le but est clair : priver nos concitoyens de toute référence à un passé autre que celui inventé sans pudeur par les suppôts de la doxa politiquement correcte ! En effet, tous ces ’‘changements”, dont absolument aucun n’est un “progrès”, sont en ligne avec leurs efforts pour détruire la famille, effondrer la natalité, féminiser (soi-disant) les noms de métier et modifier les noms de famille, façon Jospin : historiens, linguistes, héraldistes, notaires, généalogistes… plus personne ne doit être en mesure de rattacher qui que ce soit à quoi que ce soit, et, triomphe de l’État, les générations ne doivent plus pouvoir communiquer entre elles ! L’Internationale donne d’ailleurs clairement le mode d’emploi : “du passé, faisons table rase”… ce qu’imitent les talibans, Al Qaïda, Daesh et autres monstres iso-robespierristes, en détruisant tout ce qui pourrait rappeler aux survivants à leur délire que d’autres mondes sont possibles, hors de leur enfer fondamentaliste. Mutatis mutandis, la destruction de notre passé, plus “soft” car étalée dans le temps, procède d’idéologies comparables, rythmées ici par des Allahou akbar réorientés et là, autour d’une république au laïcisme intégriste tout aussi dévoyé.
Des centaines de générations ont vécu dans une proximité joyeuse avec les richesses sémantiques et étymologiques dont ils prétendent nous priver. Serait-ce parce que eux ne savent pas écrire trois lignes sans fautes ? À leur habitude, ils ont pondu une usine à gaz qui ne résout rien et qui rend très complexe ce qui l’était un peu, mais était tellement enrichissant pour qui s’y intéressait : cela marchait bien ! Il va donc falloir ferrailler sans paix ni trêve contre cette initiative absurde, pour sauvegarder ces trésors nationaux : la grammaire et l’orthographe de notre langue !
Notre seule arme : le bulletin de vote... Chacun doit donc se promettre in petto de ne plus jamais voter que pour des candidats s’étant engagés de manière irrévocable à annuler ces lois, si nuisibles au futur de notre belle France ! Et à nous.
(Cet article est extrait du blog de Claude Henrion intitulé “Comprendre demain”, sur Tumblr) : une richesse et un régal. Que demander de plus ?